Des pilotes au service des pilotes

 

Humbert

 

Il y a 22 ans, le pilotage maritime de Dunkerque franchisait le pas en acquérant un hélicoptère. Jeudi, le nouvel EC 135, Roméo Sierra 3, troisième appareil de l’histoire de la station dunkerquoise, a été présenté.

Elles ne sont que trois stations de pilotage en France à avoir recours à un moyen aérien pour mettre à bord et récupérer les pilotes maritimes : Le Havre, Bordeaux et Dunkerque. Il y a 22 ans, le Roméo Sierra 1 se posait à Dunkerque. Le premier mécanicien à avoir bichonné la machine, Luc Mourlas, a pris sa retraite il y a quelques jours. À l’occasion de la présentation de la nouvelle machine, Didier Payen, président de la station de pilotage de Dunkerque, a salué la carrière du mécano aux « 13 800 treuillages et aux 5  000 heures de vol. »

[/vc_column_text]

Des pilotes au service des pilotes 

Suite à ce départ en retraite et à une démission, deux nouveaux effectifs ont rejoint le camp de base de l’hélicoptère sur l’aéroport de Marck.

Franck Humbert, 40 ans, pilote, est arrivé en juin 2011. Son carnet de vol affiche 3 400 heures dont 2 000 en tant que commandant de bord. Il est issu de l’armée tout comme Jérôme Pruvost, 39 ans, qui a, lui, intégré la station dunkerquoise en octobre dernier en tant que mécanicien treuilliste.

Depuis le 1er avril, l’effectif est composé de deux pilotes, Tristan Schloesing et Franck Humbert et deux mécanos : Roger Dugny et Jérôme Humbert. Ils ne sont que douze en France – dont quatre à Dunkerque – à travailler sur cette mission bien spécifique. Un nouveau métier pour Franck Humbert et Jérôme Pruvost. « J’ai découvert le métier grâce à un pilote du Havre, explique Franck Humbert. Le rythme et le type de travail m’intéressaient… » Une mission peu commune.

L’hélicoptère assure en effet les rotations à destination de deux zones au large de Calais et Dunkerque. Des rotations plus ou moins courtes. Un vol vers la zone d’attente du Dyck (zone d’escale et de prise en charge des bateaux au large Calais), c’est 12 minutes. « En 5 minutes, on est sur la zone du Dyck.

En pilotine, il faut 30 minutes depuis Calais », explique Franck Humbert. Les vols sont en revanche plus long à destination du Ruytingen, l’autre zone d’action

Pas de monotonie 

Tout comme pour les pilotes maritimes, la routine n’existe pas pour l’équipage de l’hélicoptère. Ce n’est jamais le même binôme, jamais le même marin, jamais le même bateau ni même jamais les mêmes conditions météorologies. Si on démultipliait tout ça en condition diurne ou nocturne, on comprend ce que veut dire Franck Humbert quand il explique « qu’il n’y a pas de monotonie. » Impossible aussi de prévoir si le pilote maritime sera treuillé ou déposé à même le bateau quand cela est possible. « On ne peut rien prévoir », souffle Franck Humbert.

Chaque mission est aussi précise qu’elle doit être brève. Déposer un homme sur un bateau, dans toutes les conditions de mer et de météo, nécessite une rigueur et une concentration aussi extrêmes que les conditions peuvent l’être. Notamment en hiver. D’autant qu’au bout du câble se balancent leurs patrons… «  Parfois, les conditions sont très très sport, explique celui qui est au manche du Roméo Sierra 3. On a du mal à trouver le bateau, voire à trouver le terrain… » La phase la plus délicate est le moment où le pilote passe la ceinture de treuillage jusqu’à ce qu’il quitte le sol, explique Jérôme Pruvost : « Cet hélicoptère nous permet d’aller au plus près des obstacles. Moins on passe de temps dans cette phase de treuillage, moins c’est dangereux. » Assister à cette opération impressionne et donne le vertige à double titre tant les paramètres à prendre en compte sont aussi nombreux que les informations à traiter : trajectoire du bateau et de l’hélico, gestion du treuil et du marin… Les échanges sont brefs entre le mécano qui treuille et le pilote qui ne voit pas ce qui se passe sous l’appareil. « Les seuls yeux du pilote sont ceux du treuilliste. Il faut lui donner une entière confiance. Il faut avoir du sang froid », explique Franck Humbert. Chaque mécano connaît son pilote et réciproquement. Les binômes sont interchangeables pour chasser les habitudes.

Samedi, l’équipe héliportée a assuré sept rotations, a récupéré ou déposé autant de pilotes. « Les pilotes maritimes et les pilotes de l’air, ce sont deux mondes différents », explique Franck Humbert. Deux mondes qui se donnent pourtant rendez-vous, plusieurs fois par jours, quelque part, au large de Dunkerque…

Suzanne URGACZ

Humbert

Il y a 22 ans, le pilotage maritime de Dunkerque franchisait le pas en acquérant un hélicoptère. Jeudi, le nouvel EC 135, Roméo Sierra 3, troisième appareil de l’histoire de la station dunkerquoise, a été présenté.

Elles ne sont que trois stations de pilotage en France à avoir recours à un moyen aérien pour mettre à bord et récupérer les pilotes maritimes : Le Havre, Bordeaux et Dunkerque. Il y a 22 ans, le Roméo Sierra 1 se posait à Dunkerque. Le premier mécanicien à avoir bichonné la machine, Luc Mourlas, a pris sa retraite il y a quelques jours. À l’occasion de la présentation de la nouvelle machine, Didier Payen, président de la station de pilotage de Dunkerque, a salué la carrière du mécano aux « 13 800 treuillages et aux 5  000 heures de vol. »

Des pilotes au service des pilotes 

Suite à ce départ en retraite et à une démission, deux nouveaux effectifs ont rejoint le camp de base de l’hélicoptère sur l’aéroport de Marck.

Franck Humbert, 40 ans, pilote, est arrivé en juin 2011. Son carnet de vol affiche 3 400 heures dont 2 000 en tant que commandant de bord. Il est issu de l’armée tout comme Jérôme Pruvost, 39 ans, qui a, lui, intégré la station dunkerquoise en octobre dernier en tant que mécanicien treuilliste.

Depuis le 1er avril, l’effectif est composé de deux pilotes, Tristan Schloesing et Franck Humbert et deux mécanos : Roger Dugny et Jérôme Humbert. Ils ne sont que douze en France – dont quatre à Dunkerque – à travailler sur cette mission bien spécifique. Un nouveau métier pour Franck Humbert et Jérôme Pruvost. « J’ai découvert le métier grâce à un pilote du Havre, explique Franck Humbert. Le rythme et le type de travail m’intéressaient… » Une mission peu commune.

L’hélicoptère assure en effet les rotations à destination de deux zones au large de Calais et Dunkerque. Des rotations plus ou moins courtes. Un vol vers la zone d’attente du Dyck (zone d’escale et de prise en charge des bateaux au large Calais), c’est 12 minutes. « En 5 minutes, on est sur la zone du Dyck.

En pilotine, il faut 30 minutes depuis Calais », explique Franck Humbert. Les vols sont en revanche plus long à destination du Ruytingen, l’autre zone d’action

Pas de monotonie 

Tout comme pour les pilotes maritimes, la routine n’existe pas pour l’équipage de l’hélicoptère. Ce n’est jamais le même binôme, jamais le même marin, jamais le même bateau ni même jamais les mêmes conditions météorologies. Si on démultipliait tout ça en condition diurne ou nocturne, on comprend ce que veut dire Franck Humbert quand il explique « qu’il n’y a pas de monotonie. » Impossible aussi de prévoir si le pilote maritime sera treuillé ou déposé à même le bateau quand cela est possible. « On ne peut rien prévoir », souffle Franck Humbert.

Chaque mission est aussi précise qu’elle doit être brève. Déposer un homme sur un bateau, dans toutes les conditions de mer et de météo, nécessite une rigueur et une concentration aussi extrêmes que les conditions peuvent l’être. Notamment en hiver. D’autant qu’au bout du câble se balancent leurs patrons… «  Parfois, les conditions sont très très sport, explique celui qui est au manche du Roméo Sierra 3. On a du mal à trouver le bateau, voire à trouver le terrain… » La phase la plus délicate est le moment où le pilote passe la ceinture de treuillage jusqu’à ce qu’il quitte le sol, explique Jérôme Pruvost : « Cet hélicoptère nous permet d’aller au plus près des obstacles. Moins on passe de temps dans cette phase de treuillage, moins c’est dangereux. » Assister à cette opération impressionne et donne le vertige à double titre tant les paramètres à prendre en compte sont aussi nombreux que les informations à traiter : trajectoire du bateau et de l’hélico, gestion du treuil et du marin… Les échanges sont brefs entre le mécano qui treuille et le pilote qui ne voit pas ce qui se passe sous l’appareil. « Les seuls yeux du pilote sont ceux du treuilliste. Il faut lui donner une entière confiance. Il faut avoir du sang froid », explique Franck Humbert. Chaque mécano connaît son pilote et réciproquement. Les binômes sont interchangeables pour chasser les habitudes.

Samedi, l’équipe héliportée a assuré sept rotations, a récupéré ou déposé autant de pilotes. « Les pilotes maritimes et les pilotes de l’air, ce sont deux mondes différents », explique Franck Humbert. Deux mondes qui se donnent pourtant rendez-vous, plusieurs fois par jours, quelque part, au large de Dunkerque…

Suzanne URGACZ

About Editeur